D’où venait-elle? Que signifiait-elle?
Où l’appréhender? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que
dans la première, une troisième qui m’apporte un peu moins que la seconde. Il
est temps que je m’arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair
que la vérité que je cherche n’est pas en lui, mais en moi. Il l’y a éveillée,
mais ne la connaît pas, et ne peut que répéter indéfiniment, avec de moins en
moins de force, ce même témoignage que je ne sais pas interpréter et que je
veux au moins pouvoir lui redemander et retrouver intact, à ma disposition,
tout à l’heure, pour un éclaircissement décisif. Je pose la tasse et me tourne
vers mon esprit. C’est à lui de trouver la vérité. Mais comment? Grave incertitude,
toutes les fois que l’esprit se sent dépassé par lui-même; quand lui, le chercheur,
est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne
lui sera de rien. Chercher? Pas seulement: créer. Il est en face de quelque
chose qui n’est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans
sa lumière.
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